seminaire infineon

Publié le par indianalaetitia

Pour la premiere fois Infineon Bangalore (du moins le departement de Jean) a organise un seminaire a l’exterieur de deux jours/une nuit, auquel les employes ainsi que leurs femmes et enfants etaient convies. Moi j’etais ravie de cette opportunite de rencontrer les gens avec qui Jean finalement passe beaucoup de temps, mettre des visages sur des noms, decouvrir leur « style » de famille, mais aussi pour une fois, de me retrouver de l’autre cote de la barriere, et faire la « spouse » comme on dit dans notre jargon LSO... que mes collegues et amis de la-bas comprendront, desolee pour l’apparte.... Bon, on est encore loin de l’extravagance et de la creativite de certains programmes LSO mais je trouve que c’etait deja tres bien pour un seminaire local, tout a fait dans l’esprit remerciement et renforcement des liens au sein des equipes. Sans compter qu’organiser quoi que ce soit ici releve du challenge (en tout cas surement selon mes criteres habituels...), tous les details de notre vie quotidienne simple le prouvent deja, alors a l’echelle evenementielle, je risquerais de tomber folle... Je ne compte plus deja le nombre de rendez vous manques, des reservations mal interpretees ou disparues (meme pour une seule table de 4...), des horaires d’evenements verifies par mail et par telephone et qui une fois sur place ne correspondent plus du tout, d’horaires « tout court » ou de « deadline » qui ici ne semblent stresser personne, du nombre de pannes d’electricites qui retardent l’heure de service du banquet, qui plongent une expo dans le noir, qui interrompent les projections, des facturations rocambolesques (Murielle Robin y trouverait beaucoup d’inspiration, pour une version « note de restaurant » cote serveurs...), etc....


Bref, pour revenir a notre sujet, nous avons bien apprecie ce seminaire, bravo et merci a eux !
Il a eu lieu dans un resort/hotel « le Golden Palms Spa » a deux heures de route, en peripherie de Bangalore : un havre de paix, de verdure, de proprete qui contraste encore une fois avec l’environnement habituel de la ville, une piscine gigantesque (je n’en avais encore jamais vue une d’aussi immense),

et des jardins somptueux,

des fontaines et statues « a la Versailles »...


Au programme du premier jour, des jeux auxquels hommes, femmes et enfants pouvaient participer, un peu dans l’esprit « team building » dans une version simple et modeste, certes, (la, je pensais forcement a Marion... je ne sais pas si elle me lit...), mais qui a amuse les indiens comme des petits fous ! :

passage a travers des cordages (la tous les enfants y ont eu droit vu l’espace...),

chenille humaine en maintenant des ballons,

tir a la corde (vous noterez que Jean n’a pas menage ses efforts...),

jeu d’equilibre,

jeu de la « torture du bonbon » : il fallait avaler ( ou du moins garder en bouche pendant 5 minutes) 12 bonbons « made in india » qui pourtant paraissaient annodins, mais qui sont une veritable horreur chimique et acide. Comment peuvent–ils fabriquer un truc pareil et qui peut bien acheter cela a part pour offrir a son pire ennemi... Certains participants a ce jeu debile,  sentaient encore des brulures aux gencives le lendemain (pourtant ils sont deja habitues aux piments), j’espere qu’ils n’ont pas perdu leurs dents depuis...
etc


Un detail m’a frappe leur du premier dejeuner, (peut etre parce les gens etaient encore tres reserves au debut)... avec Jean, nous nous sommes installes a une grande table ou il y avait deja pas mal de ses plus proches collegues. Quand tous les convives furent assis, j ai soudainement realise, presque genee, que j’etais la seule femme. Toutes les leurs, etaient en fait a une autre table a l’interieur... J’avais en fait deja souvent remarque cela dans des restaurants lors de grandes tablees... Lorsque nous en avons fait la remarque, ils ont « pretexte » qu’elles preferaient l’interieur car c’etait climatise... Ils ont insiste en tout cas pour que je reste, ont ete tres courtois, m’ont pose plein de questions (si j’aimais la vie en inde, comment etait Paris, Cannes qu’ils connaissent tres souvent grace au festival...).

 

 


le deuxieme jour : temps libre pour apprecier les infrastructures et le cadre, donc pour nous evidemment direction la piscine... on n’etait pas gene par les voisins... peu d’indiens savent nager et donc peu se sont risques dans cette immensite bleue. Mais nous avons bien papote et patauge en tout cas avec ceux qui etaient la, et meme donne quelques rudiments de lecon de natation et d’excercices respiratoires a un qui s’essayait au crowl, tout fier de nous dire que bientot il aurait aussi une petite piscine dans sa future residence (et oui, encore un exemple de la classe emergeante, voir mon article sur la cremaillere, qui pour lui du reste a eu lieu en semaine a 5h du mat, donc sans nous 
J ). Ils etaient tous impressionnes de voir William, comme un « poisson dans l’eau » a seulement 3 ans, qui barbotait, faisait la planche et sautait sans arret du bord. Quant a moi, j’etais bel-et-bien la seule femme dans l’eau. Partout ou on est alle, que ce soit dans des piscines ou au bord de la mer en Inde, on avait deja remarque que tres peu d’indiennes se baignaient, et si elles le faisaient c’etaient toutes habillees en sari, ou salwar... Bref j’ai rase les murs avec mon maillot de bain...
 

 

 

William n’est pas passe inapercu en tout cas tout au long de ce week end (pour la plus grande fierte de son papa je crois...), a la fin tout le monde connaissait son nom, ceux qui avaient des appareils photos n’ont pas arrete de le mitrailler,

il a discute avec plein de monde avec ses habituelles phrases « d’introduction a la communication en anglais » genre what’ s your name, what color is your shirt, what is this (en montrant n’important quoi du doigt), eh see the plane on my t-shirt, see my blue shoes, see my yellow bag, here is my daddy, here is my mummy,  etc... Mais c’est lors de la soiree qu’il a le plus fait sensation...L’animateur a voulu lancer semble t’il une partie dansante (a noter au passage, qui a lieu ici avant le diner, donc tres tot, car apres le diner tous les indiens disparaissent, pour eux c’est le signe de « fin de soiree » et c’est pareil pour des diners prives et en famille, on ne s’eternise pas, ce serait impoli, tout le contraire de chez nous quoi, ou on aime bien trainer apres diner...). Donc il a mis du bollywood en montant le son et a allume des projecteurs tournants sur la piste. Personne ne s’est precipite.. sauf William qui seul a pris possession des lieux, a commence a se tremousser bras, jambes et fesses bien en rythme, sautillant d’un rond de lumieres a un autre... Tout le monde riait et applaudissait !

Apres une grosse dizaine de minute de one-man-show, d’autres parents ont tente de pousser leurs enfants aussi sur la piste, et nous avons fini par les rejoindre. Apres deux, trois chansons, Jean me dit qu’il en a marre de ne pas trop savoir quoi faire sur ces musiques Bollywood alors nous demarrons un rock... Et la, surprise...  petit a petit, les gens s’ecartent, s’arretent de danser et nous regardent. On s’est senti oblige de finir la chanson, mais on s’est vite echappe de la piste... Ils n’ont ensuite pas tari d’eloges, auxquelles nous repondions, genes, que c’est comme cela que l’on danse dans notre pays, mais qu’on aimerait tant pouvoir apprendre le bollywood !!!

 

 


Pendant le diner il y a eu des rumeurs sur le fait de faire un « after » entre hommes pour boire du whisky... Jean avait deja remarque qu’ils se lachaient souvent a ce niveau la lors de diners d’affaire, mais qu’en revanche ils ne tenaient pas du tout l’alcool. Mais, cette fois, nous avons compris que comme les femmes etaient la, ce n’etait pas vraiment possible...Cote femmes, elle n’appreciaient pas du tout cette idee... (cependant elles sont loin de faire la loi en Inde... ) et redoutent beaucoup les effets de l’alcool chez leurs maris, les rendant incontralables, et a demi-mot parfois violents...Je ne dis pas pas que ces femmes de collegues sont battues, je l’espere du moins... Mais il etait facile de comprendre que plus le milieu etait modeste plus c’etait le cas ou le risque , (en plus ils utilisent aussi des alcools synthetiques tres nocifs). Tout ceci confirment de nombreuses lectures que j’ai faites...ou de la remarque directement et plusieurs fois entendue de femmes que j’ai rencontre ici ou la, disant texto « moi j’ai de la chance, j’ai un bon mari, il ne me bat pas »...quand cette qualite masculine arrive dans la meme phrase, cela laisse a reflechir...
Bon, mes doigts defilent sur les touches et je ne pensais pas faire cette parenthese sur la pietre condition de la femme en inde, cela meriterait d’y revenir du reste..
donc pour finir cet article seminaire sur une note plus positive, tout le monde s’est bien tenu 
J et avait l’air tres heureux de cet evenement, esperant qu’il sera renouvele l’an prochain...

 

 

 

 

 

 

 

 

Publié dans activites

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B
Quelle histoire ! C'est très amusant de comparer les différences de culture et les appréciations faites pas les uns et les autres à partir de ses propres références. Tu l'exprimes très bien et c'est un véritable bonheur de te lire. Gros bisous
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